L’armée algérienne en question

L’issue « constitutionnelle » dont se réclamait l’armée depuis la crise ouverte par la candidature avortée d’Abdelaziz Bouteflika a encore perdu du peu de sa substance avec la fin du mandat de 90 jours de la présidence intérimaire. Depuis le 9 juillet, Abdelkader Bensalah est néanmoins resté en fonction en dépit du vide constitutionnel sur lequel il repose, comme si de rien n’était, montrant que cette voie n’est qu’un habillage.

L’épreuve de force est engagée dedans et dehors du système

 

Le clan Bouteflika aura tout tenté avec l’annonce de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale laborieusement constituée. Mais son départ apparait comme inévitable. Il va démissionner d’ici la fin de son mandat, le 28 avril, a annoncé la présidence, pour éviter l’affront d’un « empêchement » et tenter de négocier une issue pour protéger ses proches. Toutes les rumeurs avaient ce matin circulé pour faire pression sur lui, dont la mobilisation de la Gendarme nationale. L’arrestation de personnes suspectées de corruption a un avant-goût d’épuration a dimension variable. Aucun nom n’a été donné à ce stade.

De quoi être fier des Algériens

C’est à n’y rien comprendre pour tous ceux qui n’ont pas vécu de près le quotidien algérien depuis longtemps ! La liste du nouveau gouvernement rendu publique par le nouveau Premier ministre chargé de la constituer, l’ex-ministre de l’intérieur Noureddine Bedoui, aligne comme vice-ministre de la défense le général Ahmed Gaïd Salah qui a pris fait et cause pour le renvoi d’Abdelaziz Bouteflika ! Certes, l’Algérie est un chaudron où bouillent toutes les rumeurs – qui ne manquent pas – mais on est là devant une annonce officielle qui ne craint pas de cultiver le paradoxe de la manière la … Lire la suite

La deuxième libération de l’Algérie en question

Les raz-de-marée populaires se poursuivent de vendredi en vendredi dans toutes les grandes villes algériennes. Toujours aussi joyeux, décontractés et pacifiques, les manifestants font preuve d’une ironie mordante à l’égard du « système » dont ils exigent sans se lasser la fin. Tout comme si le peuple algérien avait retrouvé son identité dans la rue et la contestation. Signe des temps qui ont changé, il n’est plus question pour les jeunes algériens d’aller construire leur vie ailleurs, mais de construire leur pays. L’idée de la libération de l’Algérie une deuxième fois est dans l’air !